Invité début juin à Montréal pour MovinOn, le sommet mondial de la mobilité durable, Marc Van Peteghem a pu rappeler la vision de VPLP design en matière de transport maritime de demain. Voilà, en quelque sorte, le manifeste du cabinet – qui travaille depuis longtemps sur ces sujets.
Nous ignorons souvent que 90 % du commerce mondial est transporté par des navires. En effet, presque tout ce que nous achetons, vendons, possédons ou utilisons tous les jours vient à nous sur des bateaux depuis l’autre côté de la planète. Pas moins de 60 000 navires sillonnent les sept mers pour irriguer le commerce international. Et c’est vrai aussi que le transport maritime n’est pas cher et il pollue peu par kilo transporté… mais le volume est tel qu’il contribue fortement au dérèglement climatique.
Quelques chiffres alarmants permettent d’en prendre la mesure. Les navires brûlent du fuel lourd, déchet de l’industrie pétrolière, qui dégage dans l’atmosphère des particules de CO2, des oxydes d’azote (NOx) et de soufre (SOx). Une étude menée en Europe a montré que ces émanations étaient responsables de la mort de 60 000 personnes par an pour un coût de santé global de 58 milliards d’euros. D’ici à 2050 le trafic maritime va doubler et sa contribution actuelle en émission de gaz à effet de serre passera de 4 % à 17 % si rien n’est fait.
La prise de conscience des pouvoirs publics est lente. Les armateurs et les pavillons relayés par de puissants lobby développent une inertie qui freine les prises de décision en faveur d’une décarbonation ambitieuse du transport maritime.
Il y a cependant quelques bonnes nouvelles :
– Quatre zones d’émissions contrôlées à basse teneur en soufre dans le fuel (0.1 %) – mer du Nord, mer Baltique, Antilles américaines, côtes du Canada et des États-Unis – ont été définies et plusieurs projets, dont la Méditerranée, sont à l’étude.
– À partir de 2020 le fuel lourd sera interdit.
– La teneur en soufre maximum sera de 0 .5 %.
– Un objectif d’une réduction minimum de 50 % des gaz à effet de serre a été décidé par l’Organisation maritime internationale à l’horizon 2050