Simulateur de course au large VPLP
© VPLP Design

VPLP Design se dote de son propre simulateur

Dans le monde ultra-compétitif de l’architecture navale de compétition, c’est en train de devenir un outil plus qu’indispensable : stratégique. La simulation dynamique des calculs des efforts prend une place de plus en plus grande dans le design, le simulateur est devenu un outil incontournable, sans lui, cela devient difficile de travailler sur des projets de course au large résume Xavier Guisnel, référent du pôle ingénierie chez VPLP Design. « Aujourd’hui, les programmes de prédiction de vitesse deviennent même secondaires par rapport à un simulateur. »

Le marché actuel est dominé par Gomboc, le simulateur développé par l’ingénieur suisse Jean-Claude Monnin, membre d’Emirates Team New Zealand. L’agence dispose d’une licence et a également utilisé le logiciel développé par Artemis. « Le problème, quand on loue ces outils, c’est qu’ils restent fermés », explique Vincent Lauriot-Prévost, complété par Xavier Guisnel : « C’est risqué pour une activité comme la nôtre d’être dépendant d’un seul fournisseur. »

Voilà pourquoi VPLP investit depuis 3 ans dans la conception de son propre simulateur, « afin d’être maître de notre développement et de développer un outil à la hauteur de nos ambitions », affiche Vincent Lauriot-Prévost. Un rôle, dévolu, au cabinet, à Paul Kerdraon : entré en stage au cabinet à sa sortie de Polytechnique pour travailler sur le sujet, il en fait un sujet de thèse qu’il soutiendra à l’automne dans le cadre d’un contrat Cifre mené en partenariat avec Centrale Nantes. « Les simulateurs existants sont avant tout destinés à la Coupe, qui se court sur mer plate, analyse l’intéressé. Nous, nous avons besoin de prendre en compte les effets de la houle dans le calcul des efforts, de modéliser la tenue à la mer. »

« Le simulateur permet de prendre des risques virtuels »

Cet outil sophistiqué – dont les modèles ont été validés par un mois de test en bassin de carène – doit servir à la conception, mais aussi au pré-réglage des bateaux, avant même leur mise à l’eau – un gain de temps considérable. « L’idée, c’est vraiment de livrer un bateau numérique en même temps que le bateau physique, poursuit Paul Kerdraon. Le simulateur permet de prendre des risques virtuels, d’aller beaucoup plus loin dans la recherche du compromis stabilité/performance qui est la clé. Il ouvre un champ important aussi dans le domaine de l’optimisation. Pour les équipes, qui sont de plus en plus intégrées au design, c’est un argument très fort. » Autre argument, il permet aussi d’acquérir de nombreuses données quand, jusqu’ici, il fallait attendre les retours de navigations des teams…

Cerise sur le gâteau, le simulateur, initialement outil d’ingénierie, pourrait aussi s’avérer un outil de communication : « On a franchi un cran supplémentaire en terme d’expérience utilisateur immersive, assure Xavier Guisnel. On travaille avec les spécialistes du jeu vidéo et de la réalité virtuelle Studio Nyx et Aurora Game Studio qui nous accompagnent sur l’interface graphique pour une version player que l’on pourrait présenter sur les salons et les courses. »

La version bêta du simulateur est sur le point d’être mise à disposition de l’équipe, avant d’être pleinement fonctionnelle d’ici la fin de l’année. Son nom vient tout juste d’être arrêté: SYD pour “Simulation Yacht Dynamics”, « en hommage, précise Vincent Lauriot-Prévost, à Syd Barrett, le cofondateur des Pink Floyd ! »

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